In the Studio: How My Hybrid Paintings Are Born

Dans l'atelier : comment naissent mes peintures hybrides

Contenu

  1. Le point de départ : une idée qui prend forme
  2. Préparation des planches : la matière première
  3. Mémoire visuelle : photographier le tableau
  4. Le dessin préparatoire : le squelette de l'œuvre
  5. L'Union de la Peinture et du Numérique
  6. Entre discipline et abandon : écouter le tableau
  7. Temps, patience et transformation
  8. Abstraction et figuration : deux chemins qui convergent
  9. La quête de l'humain : au-delà de la représentation
  10. La peinture comme résistance
  11. Le moment de la rencontre
  12. En studio : un territoire intérieur

Introduction
Entrer dans mon atelier, c'est pénétrer dans un lieu où chaque geste devient langage. Chaque œuvre naît d'une impulsion intérieure, d'une émotion en quête de forme, d'un besoin de traduire ce que les mots ne peuvent exprimer.

Entre ces murs, la main et l’esprit avancent ensemble, à la recherche d’un équilibre délicat entre l’idée et la trace, entre le visible et l’inspiré.


1. Le point de départ : une idée qui prend forme

Créer une peinture hybride, c'est initier un dialogue entre deux mondes : celui du geste pictural et celui de l'imagerie numérique. Dans cet espace, je me situe à l'intersection de l'instinct et de la structure, entre la texture du réel et la précision de l'image.

C’est là que mon processus prend racine, dans le va-et-vient constant entre la main, la pensée et l’écran.

Avant même qu'une œuvre ne prenne forme, il y a une idée, souvent vague, une étincelle, une sensation. Parfois un mouvement, une silhouette, un jeu de lumière. Cette impulsion première n'est pas quelque chose que je recherche, elle s'impose. Je la laisse grandir, se transformer en intention. C'est l'instant le plus fragile, celui où tout est encore possible.


2. Préparation des planches : la matière première

Pour préparer mes peintures hybrides, j'ai développé une méthode qui me permet d'allier la spontanéité du geste à la précision de l'assemblage.

Je commence par travailler sur des planches de bois ou de toile, en appliquant de la peinture acrylique au couteau, au pinceau ou au rouleau. Chaque trait dépose de la matière, un fragment, une trace. Ces éléments bruts deviennent le fondement de mes compositions.

Au fil des ans, j'ai créé plus d'une centaine de ces tableaux. Chacun est peint selon une palette de couleurs fondamentales, celles qui constituent la signature de mon univers. Ces nuances ne sont pas choisies au hasard : elles représentent mes constantes émotionnelles, mes points d'ancrage. Elles racontent mes humeurs, mes pulsions, mes silences.


3. Mémoire visuelle : photographier le tableau

Une fois les planches terminées, vient le temps de la photographie. Chaque surface est capturée en haute définition, sous une lumière neutre, pour révéler toutes ses nuances, épaisseurs et détails.

Ces images deviennent une sorte de mémoire vivante, une bibliothèque picturale. J'en tire ensuite les fragments que j'assemblerai pour donner naissance à une nouvelle œuvre.


4. Le dessin préparatoire : le squelette de l'œuvre

Sur la tablette, je réalise un dessin préparatoire – une esquisse qui esquisse la composition, les volumes, l'équilibre. C'est le squelette du tableau à venir.

Ensuite, dans le logiciel, je découpe et sélectionne soigneusement des fragments de mes planches, comme on choisirait les mots d'un poème. Chaque morceau est déplacé, ajusté, superposé, jusqu'à trouver sa place exacte. Aucun hasard dans cet assemblage, seulement une recherche patiente d'harmonie et de tension.


5. L'Union de la Peinture et du Numérique

À ce stade, matière et image se rencontrent. Il ne s'agit plus de peinture au sens traditionnel du terme, ni de collage numérique. C'est un espace de fusion, une zone intermédiaire où la couleur devient forme, où la texture devient vibration.

J'aime ce moment d'équilibre, où le tableau commence à respirer, où il échappe à tout contrôle.


6. Entre discipline et abandon : écouter le tableau

Dans cette œuvre, la technique n'est jamais une fin en soi. C'est un moyen d'accéder à la présence, à l'émotion. Chaque œuvre est, pour moi, une tentative de réconciliation – entre geste et pensée, corps et mémoire, fragilité et force.

À travers la peinture, je recherche une relation sensible au monde, une forme de vérité. Créer dans ces conditions exige autant de discipline que d'abandon. Il faut apprendre à écouter la peinture, accepter ses détours, ses résistances.

Parfois, une œuvre reste inachevée pendant des semaines. Elle attend le bon fragment, la bonne lumière, le bon équilibre. Puis je la laisse reposer. Je reviens plus tard avec un regard neuf. Souvent, je détruis une composition presque achevée pour retrouver sa précision.

Pour moi, la création n'est jamais linéaire. C'est une lutte douce, un dialogue silencieux entre l'intention et le hasard.


7. Temps, patience et transformation

Ce processus m'a appris la patience, mais aussi la confiance. Chaque étape, chaque hésitation, chaque doute fait partie intégrante du travail. Rien ne se perd, tout se transforme. Même une erreur devient matière à exploration.

À travers cette pratique, je ne recherche pas la perfection mais la justesse, le moment où le tableau se tient enfin, où il émane sa propre énergie.


8. Abstraction et figuration : deux chemins qui convergent

Mon travail oscille entre abstraction et figuration. Dans mes œuvres figuratives, je me concentre sur la présence humaine : corps, visages, regards. Ils ne sont jamais représentés de manière réaliste, mais par fragmentation et recomposition.

Je cherche moins à montrer qu'à suggérer, à évoquer la vie intérieure des êtres. Dans mes toiles abstraites, au contraire, je me laisse guider par la matière elle-même. Les couleurs se répondent, s'entrechoquent et fusionnent. Il règne ici une liberté totale, un espace de respiration.

Pourtant, l’abstraction et la figuration ne sont pas des mondes séparés : ils se nourrissent mutuellement.


9. La quête de l'humain : au-delà de la représentation

Au cœur de cette dualité se pose la même question : comment représenter l’humain, non pas tel qu’il apparaît, mais tel qu’il est ressenti ?

Mes peintures hybrides tentent de répondre à cette question. Elles cherchent à capter la vibration du vivant, à rendre visible l'invisible : la tension entre le corps et l'esprit.


10. La peinture comme résistance

Je crois profondément que la peinture, même à l'ère numérique, demeure un espace de résistance. Elle nous ramène à la lenteur, au toucher, à la contemplation. Elle réaffirme la valeur du geste dans un monde saturé d'images instantanées.

Mon travail s’inscrit dans cette intention : faire dialoguer l’ancien avec le contemporain, le tangible avec le virtuel, sans jamais trahir l’essence du geste pictural.


11. Le moment de la rencontre

Chaque œuvre achevée est une rencontre. Une rencontre avec la couleur, avec la matière, mais aussi avec soi-même.

Lorsque je contemple un tableau achevé, je ne vois pas seulement le résultat d'un processus : je vois le cheminement, les hésitations, les moments de doute et de grâce. Chaque tableau porte la mémoire de sa propre construction.


12. En studio : un territoire intérieur

Dans l'atelier, le temps s'étire. Les heures n'ont plus d'importance. La peinture devient un territoire où je me perds et me retrouve à la fois.

C'est un lieu d'écoute, de silence, de clarté. C'est ici, dans la solitude du travail, mais toujours en musique, que naissent mes peintures hybrides – des œuvres qui puisent autant dans la mémoire du geste que dans la précision de l'image.

Et peut-être qu’au fond, c’est là ma quête : chercher un point d’équilibre où forme et couleur se rencontrent pour donner vie à une vision singulière de l’humain.

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