MON HISTOIRE

L’histoire de ma peinture commence dans la cuisine familiale.

J'avais onze ans lorsque ma mère m'apporta un petit coffret de gouache, quelques pinceaux et une minuscule toile. En peignant mon premier portrait, une énergie nouvelle s'éveilla en moi, un geste qui semblait naître de lui-même, comme si mes mains savaient déjà quoi faire. Ce jour-là, je découvris un nouveau désir : donner vie à des figures, à des corps, à des êtres de couleur et de lumière, explorer ma propre humanité en peignant mes propres Humains.

Ce n’est pourtant qu’à l’âge de vingt-neuf ans que j’ai peint ma première œuvre figurative de grand format.

Entre ces deux moments, j’ai reçu une formation académique en arts visuels tout en explorant d’autres formes artistiques la photographie, le graphisme et la sculpture.

Mais au fond de moi, je savais déjà que la peinture serait mon langage premier, l'expression la plus authentique de mon art. Après treize ans à Paris, j'ai ressenti le besoin de m'éloigner pour découvrir d'autres horizons, d'autres aventures humaines et culturelles.

C’est au Canada, à Winnipeg, que ma première figure féminine, La Madone a pris vie à l’automne 2014.

De ces quatre années passées en Amérique du Nord, seules deux furent entièrement consacrées à l'art, et pourtant elles furent décisives. C'est durant cette période que j'ai enfin trouvé ma façon de peindre, mon rythme intérieur.

J'ai emporté tout mon travail artistique et suis rentré en France pour m'installer sur la côte atlantique, près de La Rochelle, déterminé à réaliser ma première collection. S'en est suivie une longue période de solitude choisie pour donner naissance au fruit de mes recherches : une série de toiles cohérentes, en accord avec mon style artistique.

Mais le 12 septembre 2016 allait radicalement changer ma vie.

En plongeant dans une piscine, ma tête a heurté le fond si violemment que je me suis brisé le cou. Je ne pouvais plus bouger mes membres. J'étais totalement paralysé. Mon corps stagnait au fond du bassin, incapable de remonter à la surface. Sous la gravité de l'eau, j'attendais qu'on vienne me sauver, ma vie ne tenant qu'à un fil. Deux mains, puis deux autres, m'ont dégagé du fond. J'ai eu la chance ce jour-là d'être secouru par ma compagne et un ami. Tout s'est déroulé très vite : hélicoptère, opération, coma artificiel, sortie des soins intensifs deux mois après l'accident, rééducation pendant un an et demi. Verdict : j'étais tétraplégique incomplet.

Il était désormais impossible de peindre physiquement comme avant!

Il m’a fallu des années pour accepter et apprendre à vivre avec ce nouveau corps, ces nouvelles limites physiques.

Cinq années de réflexion, d'expérimentation et d'adaptation ont été nécessaires pour redécouvrir la peinture. Avec l'aide de ma compagne , j'ai développé une nouvelle méthode de travail combinant plusieurs techniques pour retrouver la pleine maîtrise de mon art.

5 années de Recherche et Développement pour combiner plusieurs techniques et reprendre le contrôle complet de ma peinture.

Ma pratique est devenue hybride, fusionnant tout ce que j'avais appris tout au long de ma vie d'artiste : dessin, photographie, graphisme et peinture.

La nouvelle Madone

Une nouvelle forme de peinture est née, fidèle à l’âme de mon travail antérieur, mais transformée.

Elle se situe à l’intersection de la tradition classique et de la création numérique, entre le visible et l’invisible, entre le corps et la résilience de l’esprit.